Nous allons aborder ici une partie du jeu de la guitare qui intéresse
beaucoup de guitaristes : Jouer des accords.
Effectivement, c'est la première chose que demandent souvent les débutants.
Certains même se bornent à cela (et je ne les en blâme pas). C'est ce qui
fait la popularité de la guitare.
C'est un instrument peu encombrant, facilement transportable et beaucoup
de gentils animateurs de colonie de vacances s'en servent pour accompagner
des
chants autour d'un feu de camps ;-)
Nous allons partir des concepts de base en apprenant quelques accords simples puis nous étofferons notre jeu par tous ces "petits plus" qui font la différence et qui sont détaillés ci- dessous.
Vous trouverez un dictionnaire d'accords très complet en cliquant ici.
Sur ce paragraphe nous allons étudier nos premiers accords et faire la découverte des diagrammes d'accords qui sont une représentation de la position des doigts sur le manche de la guitare pour obtenir l'accord désiré.
Un diagramme d'accord se présente comme une tablature
mais à la verticale.
Ici, les lignes verticales représentent les cordes et les
lignes horizontales les barrettes (ou frettes). Le
diagramme présente le manche comme si la guitare était "debout"
face à vous.
La ligne verticale la plus à gauche est donc la corde
la plus grave, la 6°.
En haut du diagramme, une ligne plus épaisse symbolise le sillet de tête. Si un cercle se trouve au-dessus de cette ligne c'est que la corde est jouée à vide. Si il s'agit d'une croix, la corde ne doit pas être jouée, aucune note de cette corde ne figurant dans l'accord.
Les cercles contenant un chiffre indiquent la position des
doigts (de 1 à 4).
Sur certains diagrammes que nous étudierons par la suite on peut voir un nombre
à droite au niveau de la première case. Il indique une position
plus haute sur le manche.
Par exemple 7 signifie que la première case du diagramme est en fait
la septième case, la seconde la huitième et ainsi de suite. C'est
pour que tous les diagrammes est la même taille, il serait inutile de
dessiner les six premières cases si elles sont vides.
Mim Em Mi mineur |
Lam Am La mineur |
Do C Do majeur |
Sol G Sol majeur |
Ré D Ré majeur |
Voici quelques positions de base. Pour chacune d'entre elles sont indiqués, l'abréviation en français et par lettre (anglo-saxonne) ainsi que le nom complet de l'accord. Il est important de se familiariser avec ces différentes dénominations. Sur de nombreuses partitions, même en français, vous trouverez le nom des accords sous forme de lettre ce système ayant l'avantage d'être compris partout dans le monde (encore le monopole anglais ;-).
Pour vous familiariser avec ces différentes positions, placer
vos doigts en respectant bien la position. J'insiste sur ce
point. Vous pourrez peut être trouver, dans d'autres méthodes, des positions
différentes, notemment pour le Sol majeur mais il est important
de s'habituer à le faire de cette façon là. Vous comprendrez
pourquoi en étudiant ce module.
Quand chacune de ces positions est bien mémorisée, que vous
arrivez à mettre rapidement vos doigts en place (sans vous aider
de votre main droite SVP) essayez de les enchaîner, lentement
d'abord puis de plus en plus vite. Faites le dans l'ordre ou ils
sont présentés : Em, Am, C, G, D puis essayez d'autres enchaînements.
Vous pouvez voir qu'il y a des accords majeurs et des accords mineurs. Nous allons nous pencher sur ce détail dans le paragraphe suivant.
Avant de poursuivre, un peu de théorie s'impose.
Vous avez pu voir dans la fiche précédente que les accords portaient
le nom de notes de musique et que certains étaient majeurs
et d'autres mineurs. D'où leur viens ce nom et quoi cela
correspond-il ?
Pour mieux comprendre ce qui va vous être expliquer, il est préférable
d'ouvrir la page qui contient le tableau des intervalles et même de l'imprimer.
Un accord est composé, au minimum de trois notes. De tels
accords sont dits parfaits.
Ils sont composés de la fondamentale (qui donne son nom à
l'accord), d'une tierce et d'une quinte.
Il existe quatre accords parfaits :
L'accord de base est composé de ces trois notes dans l'ordre énoncé
ici. La fondamentale est la note la plus basse : C'est
ce qu'on appelle l'Etat de fondamentale.
Si on monte la fondamentale d'une octave, la tierce
devient la note la plus basse : c'est le premier renversement.
Si, ensuite, on monte la tierce d'une octave, la quinte
devient la note la plus basse : c'est le deuxième renversement.
Les accords à la guitare sont souvent renversés. La nécessité de
trouver des positions simples impose que l'on prenne sur chaque corde la
note qui sera la plus aisée à jouer.
Certaines notes de l'accord peuvent figurer plusieurs fois
à des octaves différentes dans l'accord. On dit que ces notes sont redoublées.
A la guitare, les accords parfaits ne sont pas composés de trois notes
uniquement, ils peuvent en avoir jusqu'à six.
Dans le Sol majeur, par exemple, la fondamentale figure trois
fois, la tierce, deux fois et la quinte une fois.
En ajoutant un intervalle de tierce aux accords parfaits,
on construit des accords de septième de dominante. Il en existe dix
en tout.
Ces accords sont constitués d'une fondamentale,
d'une tierce, d'une quinte et d'une septième. Leur
nom vient du fait qu'il y a un intervalle de septième entre la note
inférieure et la note supérieure.
En regardant le tableau des intervalles, vous pouvez voir qu'il y
deux septièmes : la septième mineure (qu'on nomme
simplement septième) et qui se situe à un intervalle de tierce
mineure au-dessus de la quinte et la septième majeure qui se situe
à une tierce majeure au-dessus de la quinte.
On peut y ajouter la sixte qui est également appelée septième
diminuée.
Il faut faire très attention à la dénomination des différents
accords de septième. On peut aisément confondre, par exemple "Do
majeur septième" et "Do septième majeure". Le premier étant
un accord de Do majeur + une septième et le second un Do
majeur + une septième majeure. Tout ceci n'est pas facilité par les
compositeurs ou les éditeurs de partitions qui utilisent des dénominations
différentes pour un même accord.
L'accord de Do septième majeure peut être abrégée : Do7Maj, Do7M,
Domaj7 ou encore DoM7.
Nous allons voir de plus près les dix accords de septième. Quels
intervalles les constituent et comment on les nomme. Il
sont présentés ici en tonalité de Do.
Abréviation | Nom | Intervalles | |
Do dim Do7dim |
Do diminué septième ou Do diminué |
Fondamentale, tierce mineure, quinte diminuée et septième diminuée |
|
Dom7-5 Dom7-5dim |
Do mineur septième quinte diminuée | Fondamentale, tierce mineure, quinte diminuée, septième mineure |
|
Dom7 | Do mineur septième | Fondamentale, tierce mineure, quinte, septième mineure |
|
Do7-5 Do7-5dim |
Do septième quinte diminuée | Fondamentale, tierce majeure, quinte diminuée, septième mineure | |
Do7 | Do septième ou Do septième de dominante |
Fondamentale, tierce majeure, quinte, septième mineure |
|
Do7+5 Do7-5aug |
Do septième quinte augmentée | Fondamentale, tierce majeure, quinte augmentée, septième mineure |
|
Do7M Do maj7 |
Do septième majeure | Fondamentale, tierce majeure, quinte, septième majeure |
|
Dom7M Dom maj7 |
Do mineure septième majeure | Fondamentale, tierce mineure, quinte, septième majeure |
|
Do7M-5 Do7M-5dim |
Do septième majeure quinte diminuée | Fondamentale, tierce majeure, quinte diminuée, septième majeure |
|
Do7M+5 Do7M-5aug |
Do septième majeure quinte augmentée | Fondamentale, tierce majeure, quinte augmentée, septième majeure. |
J'espère que toute cette théorie ne nous a pas trop rebuté mais il
est important d'expliquer les choses. Savoir par coeur des positions
d'accord sans savoir à quoi cela correspond, c'est bien. Mais savoir de
quoi sont constitués les accords, c'est mieux. Cela permet de trouver
soi même une position que l'on a jamais vue.
Nous verrons d'ailleurs sur la fiche suivante d'autres accords. Vous
verrez qu'il n'est pas facile de se souvenir de toutes les
positions et que le mieux est de partir d'un accord parfait
et de rajouter les notes nécessaires à l'enrichissement de
l'accord.
Voici quelques positions de base dérivées de celle que nous avons
vues précédemment. Pour certains accords, j'ai mis deux positions. Nous
verrons plus tard qu'il existe plusieurs positions pour chaque accord.
Lam7 Am7 La mineur septième |
Lam7 Am7 La mineur septième |
Do7 C7 Do majeur septième |
Mim7 Em7 Mi mineur septième |
Mim7 Em7 Mi mineur septième |
Ré7 D7 Ré majeur septième |
Sol7 G7 Sol majeur septième |
La7 A7 La majeur septième |
La7 A7 La majeur septième |
Mi7 E7 Mi majeur septième |
Mi7 E7 Mi majeur septième |
Si7 B7 Si majeur septième |
Nous avons vu comment construire des accords parfait en prenant
les 1°, la 3° et la 5° notes de la gamme (Fondamentale,
tierce et quinte), qu'en y ajoutant la 7° note, nous
obtenons un accord de septième. Mais nous n'avons pas encore
étudié les autres notes de la gamme qui sont la 2°, la 4° et
la 6° qui permettent de construire les accords de seconde ou
neuvième, de quarte et de sixte. Tous ces accords,
à l'état de fondamentale ne dépassent pas l'intervalle d'une octave mais
les nouvelles notes ajoutées le sont au-delà de l'octave on obtient des
accords de neuvième, onzième et treizième qui sont des extensions
d'accords.
Si tout cela vous semble obscur, ne vous inquiétez pas, la plus part de
ces extensions sont rares dans le jeu de la guitare. Mais voyons comment
ils sont construits.
Si on ajoute la 2° note de la gamme à un accord parfait
on obtient un accord de seconde. Il est également appelé accord de
neuvième parce que généralement on va ajouter la 2° note au-delà de
l'octave ce qui constitue une extension d'accord.
Nous avons vu que pour la guitare, nous avons souvent des renversements
d'accords avec des notes dédoublées. Nous ne prenons donc pas en compte la
notion d'extension. Et nous appellerons donc un tel accord "accord de
seconde".
Prenons le cas du Do2. On part d'un accord parfait de Do
et on y ajoute la seconde. Si vous cherchez dans le tableau des
intervalles vous pouvez voir qu'il s'agit du Ré. Ajoutons un
Ré à la position de Do majeur et nous obtenons la position
ci-dessous.
C Do majeur |
C2 Do majeur seconde |
On aurait pu ajouter ce Ré en laissant la 4° corde à vide mais il vaut mieux ajouter les notes supplémentaires sur les cordes aiguës. On les entend mieux.
Vous voyez, en fin de compte que c'est simple.
En suivant le même principe, ajoutons la 4° note de la gamme à l'accord
parfait et nous obtenons un accord de quarte.
La quarte a également un autre rôle. Vous avez peut être
remarqué des lignes verticales plus épaisses dans le tableau
des intervalles : elles délimitent des sections. La section
des tierces et la section des quintes. Les notes que l'on
ajoute à la fondamentale pour construire les accords parfaits.
Vous pouvez voir que la quarte se trouve dans la section des tierces.
Effectivement, la quarte peut se substituer à la tierce pour
former un accord suspendu (sus). C'est un accord de trois notes
comme les accords parfaits constitué de la fondamentale, de la quarte
et d'une quinte.
Comme pour la seconde et la quarte, on peut ajouter la 6° note de la gamme à un accord parfait pour obtenir un accord de sixte. Nous avons vu que la sixte peut prendre le rôle d'une septième diminuée dans ce cas, elle se substitue à la septième.
Il est possible d'imaginer toutes sortes d'accords, l'essentiel étant
qu'ils sonnent justes ou en accord avec l'harmonisation du morceau.
Les musiciens de jazz on élaboré des accords très complexes à la sonorité
parfois discordante.
Voyons les extensions simples, les accords de jazz feront l'objet d'un
autre module.
Une extension d'accord se construit à partir d'un accord déjà
enrichi auquel on ajoute une note supplémentaire. Les
principales extensions se construisent à partir des accords de septième.
Si on ajoute une seconde à un accord de septième, on
obtient un accord de neuvième : 7+2=9
Un accord de septième plus une quarte donne un accord de onzième
: 7+4=11
Un accord de septième plus un sixte donne un accord de treizième
: 7+6=13
Pour les autres accords, on a des noms composés.
Un accord de sixte plus une quarte donne un accord de 6-4.
Avec une seconde, un accord de 6-2.
Le principe est le même pour les accords de seconde, de quarte
et les accords suspendus.
Maintenant que vous savez mieux ce qu'est un accord, que vous
avez déjà vu quelques positions de base, nous allons passer à la pratique.
Si vous avez bien étudié les positions que nous avons vues au début de ce
module, vous devez être en mesure de placer vos doigts rapidement
pour prendre chacune d'elles.
J'ai insisté pour que vous placiez vos doigtscomme indiqué sur
les diagrammes pour plusieurs raisons. La première est qu'il faut enchaîner
rapidement les accords si l'on veut garder le rythme. Vous allez
comprendre.
Regardez les accords ci-dessous. Vous pouvez voir que la position des
doigts 2 et 3 l'un par rapport à l'autre y est identique.
Les deux notes jouées par ces cordes correspondent à la fondamentale et à
la tierce majeure de l'accord.
Si vous devez enchaîner rapidement plusieurs accords, il est important
de réduire au maximum les mouvements.
Sol majeur |
Do majeur |
Ré majeur |
Comme cette position des doigts 2 et 3 se retrouve dans plusieurs
accords, il est préférable de les déplacer en même temps plutôt que
séparément pour passer d'un accord à l'autre.
Nous allons faire un petit exercice pour nous entraîner à cela.
Placer d'abord vos doigts 2 et 3 comme dans la position de Sol majeur,
puis faites-les passer ensemble sur les cordes suivantes pour qu'ils
soient en position de Do majeur. Nous continuerons sur les cordes
suivantes.
Nous allons voir maintenant comment battre un rythme. C'est pour
cela que nous utilisons les accords. Les accords peuvent être
également arpégés mais cette technique est traitée dans un autre
module.
Le guitariste rythmique n'a pas forcement besoin d'une portée
complète pour savoir comment battre ses accords. La plupart
du temps on trouve, sur les partitions, uniquement le nom des accords
au-dessus de la portée de chant. Si on connaît le rythme à battre cela
suffit. Mais ce rythme il faut d'abord l'apprendre et pour cela, il y a
les grilles de rythme.
Comme pour les tablatures, ces grilles ne répondent pas à
des conventions particulières. On peut les trouver sous différentes
formes. La plus rependue étant celle-ci.
Tout ce que le guitariste rythmique a besoin de savoir, c'est quel
accord jouer et comment le battre. On n'a pas besoin dans ce
cas d'une portée classique de 5 lignes. Une ligne suffit
sur laquelle la succession des battements s'écrit avec des
notes dont la tête a une forme de croix. Les notes accentuées
sont plus grasses.
Au-dessus de la portée on trouve le nom de l'accord voire
sa position.
Et sous la portée, l'indication du mouvement (ou du sens
du battement). Nous verrons ce point plus en détail sur la fiche suivante
où nous reprendrons cet exercice qui n'est ici que pour décrire les
grilles de rythme.
On peut également trouver des portées de cinq lignes dans le cas ou certaines notes sont jouées en dehors des accords. Les notes en forme de croix sont des accords et les autres des notes isolées. Nous verrons quelques exemples de ce type de grille.
Le rôle du guitariste rythmique, comme sont nom l'indique, est de
soutenir le rythme d'un morceau de musique ou d'un chant. Par les
accords qu'il joue, il soutient aussi l'harmonie. Mais l'harmonie
ne
suffit pas, si le rythme était plat, le morceau perdrait (c'est le cas
de le dire) tout son relief.
C'est pourquoi, le guitariste rythmique doit accentuer
certains battements pour marquer les temps forts.
Nous allons, à travers deux exercices très simples, battre
deux rythmes : un dont les temps sont accentués et un
autre dont les contre-temps sont accentués. Vous verrez que ces deux
rythmes, en apparence identiques deviennent très différentsuniquement
grâce à ces accentuations. Pour ces exercices, il est préférable que
vous possédiez un médiator (ou plectre). C'est un petit onglet en
matière plastique ou en bois dont on se sert pour battre les accords.
Mais voyons d'abord ces signes bizarres sous la portée. Ils indiquent dans quel sens battre l'accord. Vous pouvez effectivement frapper les cordes de haut en bas avec votre médiator mais aussi de bas en haut. L'effet obtenu est différent. Si le premieraccentue les basses, le second accentue les aiguës.
Dans ce premier exercice, nous allons accentuer les temps. Pour
cela, frapper les cordes plus fort quand le coup de médiator se fait
de haut en bas et moins fort quand le coup est de bas en haut.
Tenez votre médiator comme un stylo, entre le pouce
et le majeur et placez votre index sur la tranche.
Ne le maintenez pas trop fort, il doit rester souple dans
votre main.
Pour battre, votre bras doit faire des mouvements réguliers
comme le balancier d'un métronome en se pliant au niveau du coude.
Ce mouvement régulier est très important, vous vous en rendrez
compte dan les exercices suivants.
Pour cet exercice et les suivants, regardez bien quel accord est
utilisé. Ici, il s'agit d'un Mi mineur.
Pour ce deuxième exercice, ce sont les contre-temps qui sont accentués. Frappez dont plus fort quand le coup se fait de bas en haut.
Au cours des exercices précédents, nous avons battu des rythmes qui faisaient plus penser à une machine à coudre qu'à de la musique. Suivant le style musical du morceau que l'on joue, le rythme est très différent. Vous entendez tout de suite la différence entre en rock et un reggae grâce aux accentuations et à la succession des battements.
Nous allons donc voir deux nouveaux mouvements qui vont modifier
la succession des battements.
Regardez le fichier son ci-dessous. Vous pouvez voir que plusieurs
signes "temps" se succèdent. Si votre bras continue son mouvement
régulier de balancier, il doit, entre ces deux temps battre
un contretemps. Il doit donc remonter, toujours en
mesure, sans toucher les cordes.
C'est important : conservez un mouvement régulier. Si deux temps se
succèdent, battez un contre-temps, en mesure, sans toucher les cordes.
Votre bras ne doit pas rester en bas et ne remonter que pour
battre le temps suivant. N'oubliez pas de marquer les temps forts.
Dans cet exercice, nous avons des contre-temps qui se succèdent. Il faut donc, ici, battre des temps sans toucher les cordes. Vous devez, entre deux contre-temps qui se succèdent, faire un mouvement de haut en bas sans toucher les cordes.
Maintenant que nous connaissons quelques accords et que nous
savons comment les battre, nous allons passer aux enchaînements.
Evidemment, sauf quelques cas très rares, tous les morceaux de musique
comportent plusieurs accords.
Tout l'art du guitariste rythmique est de changer d'accord
tout en gardant le rythme. Ce ne sera pas facile au début mais je
vais vous donner quelques trucs qui vous aideront à accomplir cette dure
tâche.
Pour changer rapidement d'accord, il faut limiter les
mouvements. Si on peut ne changer de place que deux doigts au lieu
de trois, le changement sera plus facile et donc plus rapide. Pour cela,
il faut adopter de bonnes positions d'accords. Vous n'avez pas a
vous inquiéter de cela si vous utilisez les positions que je vous ai
données.
On a déjà pu le voir, plusieurs accords utilisent des positions
similaires pour les doigts 3 et 3. Si vous bougez ces doigts
ensemble pour passer d'un Sol majeur à un Do majeur, par exemple, vous
faites un mouvement pour déplacer deux doigts.
Ceci dit, passons aux choses sérieuses ;-)
Dans les exercices qui vont suivre, travailler d'abord le
rythme sur un seul accord afin de bien le connaître. N'oubliez pas
de faire des mouvements réguliers avec votre bras, même pour
les mouvements en l'air (sans toucher les cordes).
Conservez ce rythme même si vous avez du mal à passer les accords.
Les deux mains doivent être dissociées. La droite bât
son rythme sans se soucier de la gauche. Et la gauche change
d'accord quand c'est nécessaire. Si vos deux mains sont bien
en mesure le rythme et l'enchaînement voulus seront obtenus.
C'est le meilleur moyen de faire des enchaînements d'accords corrects. Je
vois souvent des débutants qui arrêtent de battre, changent d'accord et
repartent. Ils apprendront plus difficilement à placer rapidement leurs
accords s'ils prennent tout leur temps. Il faut s'imposer un rythme.
Nous allons utiliser un rythme que nous avons déjà vu sur la fiche précédente et enchaîner les accords suivants : Mi mineur, La mineur, Do majeur et Sol majeur en changeant d'accord à chaque mesure.
Si vous maîtrisez bien les battements d'accords et surtout les mouvements en l'air (sans toucher les cordes), nous allons pouvoir étudier des rythmes un peu plus complexes qui contiennent des mouvements en l'air dans les deux sens.
Dans ce premier exemple, vous pouvez voir sur le fichier son que
les deux premiers mouvements se trouvent sur les temps et les deux
suivants à contre-temps. Il faudra donc frapper, monter en
l'air, frapper, frapper, descendre en l'air, frapper, frapper, frapper.
Ecoutez-le en faisant les gestes avec votre bras comme si vous
teniez votre guitare. Ce battement d'accord convient bien aux tempos
rapides, pour votre apprentissage vous pouvez le ralentir
grâce au bouton tempo.
Dans ce second exemple, une nouvelle notion apparaît. Celle d'accentuation de certaines notes. Là encore, aucune convention précise n'est établie pour l'écriture de la grille de rythme. J'ai choisi de placer les notes sous la ligne quand on accentue les graves et au-dessus de la ligne pour les aiguës.
Pour accentuer les graves, ne frappez que les deux ou trois
cordes les plus graves sans aller au delà de la quatrième.
Pour accentuer les aiguës, frappez les quatre cordes les plus
aiguës.
Comme un exemple vaut mieux que de longs discours, écoutez le fichier son et vous comprendrez facilement. Faites bien attention aux cordes qui ne sont pas utilisées dans la position de chacun des accords. Pour le Ré par exemple, la corde la plus basse est la quatrième. Ne frappez donc que la quatrième corde.
Vous remarquerez également que les temps et les contre-temps se succèdent au ryhtme des croches (qui valent un demi-temps). C'est parce que l'on place les mouvements de la main droite par rapport à la note la plus courte : ici, la double-croche.
Encore un notion nouvelle : celle de break. En anglais,
ce terme désigne une cassure ou une rupture.
On utilise les break en fin de phrase musicale pour casser
le
rythme et le rendre moins monotone. Jusqu'à présent nos rythmes
étaient assez plats, le même battement se répétant sans arrêt. Grâce à un
break, nous allons attirer l'oreille de l'auditoire par ce "trébuchement"
du rythme qui lui permet de mieux repartir.
En général un break va poser un temps fort là où on ne
l'attend pas. Par exemple, comme ici, sur la dernière note d'une
mesure. Cette note étant liée à la première de la mesure
suivante.
Nous reprenons le rythme que nous avons déjà vu ci-dessus
et l'enrichissons par un break.
Tous les rythmes que nous avons vus jusqu'à présent étaient binaires.
C'est à dire que les temps se découpaient par multiples de 2.
Temps, demi-temps, quart de temps ...
Dans une mesure ternaire, les temps se découpent par multiples
de 3. Temps, tiers de temps, sixième de temps. Voir le module "bases
du solfège".
Comme les temps de ces rythmes étaient partagés en multiples
de 2, nous faisions deux mouvements de la main par temps :
un aller retour. Dans un rythme ternaire, il nous faudra
faire trois mouvements : descendre, monter, redescendre.
Et comme chaque temps doit commencer par un mouvement de haut
en bas, il nous faudra remonter rapidement entre deux temps.
La main a donc toujours un rythme régulier pendant les temps mais un m
mouvement très rapide entre les temps.
Ecoutez ce fichier son en faisant les gestes avec votre main.
Nous allons profiter de cet exercice pour revoir nos accords de
septième.
On a déjà fait un bon bout de chemin ensemble. On est parti de rythmes
ou toutes les cordes étaient battues, ensuite nous avons accentué
certaines cordes en nous avons pu voir que le résultat est très
intéressant. Cela marque mieux le rythme. Nous avons ajouté des break
pour permettre de relancer un rythme un peu plat. Nous allons, maintenant
ajouter des notes de transition entre nos accords ainsi que des basses
distinctes.
Que ce que c'est encore que ça ?
Et bien, c'est un moyen très simple de mettre plus en évidence la ligne
de basse d'une harmonie en jouant des notes isolées sur les
cordes graves entre les accords. Nous verrons que cela soutient
encore mieux le rythme que les accentuations des cordes
basses.
Les notes de transition servent à adoucir le passage
entre deux accords dont les basses sont peu éloignées dans la gamme.
On s'en sert souvent pour passer d'un accord majeur à sa relative
mineure (voir le module "Connaissance
des
gammes"). De Do majeur à La mineur par exemple.
Les portées ci-dessous comportent des notes classiques et des notes en croix pour différencier les notes isolées et les accords battus.
Dans ce premier exemple, nous allons ponctuer la ligne de basse d'un rythme par des basses alternées. Puis, nous ajouterons des notes de transitions en fin de phrase pour relancer le rythme comme pour un break.
Voyons maintenant comment ajouter des notes de transition entre un accord majeur et sa relative mineure. Ici, entre Do et Lam.
Nous allons maintenant aborder une partie délicate du jeu des accords :
les barrés.
Les accords que nous avons étudiés jusqu'à présent comportaient
des cordes à vide et ne sont jouables que près de la
tête de la guitare. Les accords en barré ont un net avantage
sur ceux-ci parce qu'ils ne comportent aucune corde à vide et sont
donc jouables sur toute la longueur du manche. Une même position
est donc valable pour de nombreux accords. Tout cela serait merveilleux
sans ce fameux barré qui pose tant de problèmes aux débutants.
Le barré, comme son nom l'indique, est une position du premier doigt qui barre toute la largeur du manche. On distingue deux sortes de barrés : le grand barré qui couvre quatre cordes ou plus et le petit barré qui couvre deux ou trois cordes.
Avant de voir les positions d'accords en barré, nous allons faire
quelques petits exercices qui vont faciliter la pose du barré.
En laissant votre index bien droit, vous aller le placer sur
la première case de façon à ce qu'il couvre les deux premières
cordes. Le pouce doit se trouver sous le manche de
façon à faire une pince avec l'index. Jouez les deux cordes avec
un médiator ou les doigts de la main droite. Puis monter le barré d'une
case et recommencez. Nous poursuivons ainsi jusqu'à la septième case puis
nous redescendons.
Vous risquez d'avoir des crampes au pouce dans les premiers temps.
Les muscles travaillent mais ils s'habitueront à ces nouveaux efforts
musculaires. C'est comme quand on pratique un nouveau sport.
Le même exercice avec un barré de trois cordes.
Pour cet exercice faites un barré de deux ou trois cordes et placez le deuxième doigt sur la troisième corde une case au-dessus du barré. Votre premier doigt peut avoir tendance à ce replier. Pensez à le laisser bien droit.
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Voici les quatre positions de base pour les accords en barré. Les deux premiers sont des accords majeurs dérivés des positions de Mi majeur et de La majeur. Les deux suivants sont des accords mineurs dérivés des positions de Mi mineur et de La mineur.
Si vous vous référez aux positions que nous avons déjà vues, pour obtenir
le dernier acccord, nous partons d'un La mineur. Pour laisser le premier
doigt libre, nous décalons tous les autres d'un cran : Le 2° prend la
place du 1°, le 3° prend la place du 2° et la 4° prend la place du 3°. Le
doigt 1 quant à lui se couche en travers du manche pour faire un
grand barré. Il prend la place des cordes à vide.
Le principe est le même pour les autres positions. On peut également
trouver des positions dérivées des positions de Do majeur, Sol majeur et
Ré majeur ainsi que des accords de enrichis qui découlent de toutes ces
positions.
Les positions en barré sont assez difficiles à faire et demandent beaucoup d'entraînement. Celui que vous rencontrerez le plus souvent est le Fa majeur. Il n'existe pas de position avec cordes à vide de cet accord. Pour faire un Fa majeur on utilise la première position ci-dessus avec un barré à la première case. toutefois, il existe une position plus simple avec un petit barré.
Nous n'allons pas détailler ici, toute la gamme des accords en barré, pour connaître les autres positions, voyez le dictionnaire d'accords.
Les accords de quinte que l'on nomme en anglais "power cords"
ne sont pas à proprement parler des accords puisqu'ils ne sont composés
que de deux notes. Nous savons que pour faire un accord parfait, il faut
trois notes : La fondamentale, une tierce et une quinte.
L'accord de quinte n'est composé que de la fondamentale et de sa quinte
juste. Dans ce type d'accord, on ne fait aucune différence entre
accord majeur et mineur. Cette différence étant déterminée par la
tierce.
Il n'existe que deux positions d'accords de quinte. Dans la
deuxième position la fondamentale est redoublée. Comme pour les
accords en barré, ils sont jouables sur toute la longueur du manche ainsi
que sur les trois cordes basses. C'est à dire que le premier doigt peut
être sur la 4°, la 5° ou la 6° corde, le troisième doigt étant toujours
sur la corde voisine deux cases plus haut.
Mais venons-en à leur rôle. Comme le dit leur nom en anglais, ce
sont des accords puissants qui servent à rythmer tout ce qui est
musique rock et ses dérivés: Hard-Rock, Métal ...
Ils conviennent particulièrement au son de la guitare électrique
saturée.
Par quelques exercices, nous allons voir les techniques
applicables à ces accords particuliers.
Tout d'abord, plaquons quelques accords ayant tous la même corde en basse.
Les mêmes sur un rythme syncopé. Accentuez les notes marquées d'une flèche " > " sur la portée.
Sur le même rythme mais en accentuant encore plus les temps forts. Pour cela nous ne jouons que la basse sur les temps faibles. Cette fois-ci, nous changeons de corde.
Accords de quinte étouffés. Pour étouffer les notes, poser les
doigts dans les cases sans toucher le manche. Vos doigts doivent
quitter légèrement le manche pour que la corde ne touche plus la
barrette.
Il existe une technique qui s'appelle "palm mute" et qui consiste à
étouffer les cordes en posant la tranche de la main droite sur
les cordes très près du chevalet. Cette technique est plutôt
utilisées en solo quand plusieurs notes étouffées se suivent.
L'effet obtenu est différent.
Sur la partition ci-dessous, les notes étouffées ont une forme
de croix (Le rendu avec le logiciel utilisé pour afficher les
partitions n'est pas génial mais il permet d'entendre tout de même les
notes étouffées).
Nous voici arrivés à la fin de ce module.
Nous y avons étudié toutes les techniques relatives au battement
des accords. Une de ces techniques n'a pas été mise en pratique ;
elle consiste à étouffer les accords en barré de la même manière
que les accords de quinte.
Je vous encourage à bien travailler toutes les positions vues ici
et surtout les barrés en les enchaînant. Vous pouvez
enchaîner toutes sortes d'accords : avec cordes à vide, en barré ou en
quinte. N'hésitez pas à essayer tous les enchaînements qui vous passeront
par la tête. Certains ne seront pas agréables à entendre parce que tous
les accords ne font pas partie de la même gamme, mais l'important pour
l'instant, c'est de travailler les positions et de bien tenir
le rythme.
A ce sujet, n'oubliez pas ce que je vous ai dit. Que votre main droite
garde son rythme. Ne la regardez plus et concentrez-vous sur votre
main gauche pour changer d'accord en mesure.
S'imposer un rythme et le meilleur moyen d'apprendre à changer
rapidement d'accord.
Vous trouverez de nombreux autres accords en feuilletant ledictionnaire d'accords.
Dans le commerce ou sur internet vous pouvez trouver de nombreuses partitions. Recherchez des chansons que vous aimez et dont vous connaissez bien la mélodie et essayer de les chanter en vous accompagnant de votre guitare. Si vous ne connaissez pas le rythme ou si vous le trouvez trop complexe, accompagnez-vous en plaquant les accords sur les temps forts. Quand vous maîtriserez bien l'enchaînement, vous pourrez essayer de retrouver le rythme adéquat.
Votre apprentissage du jeu des accords ne s'arrête pas là. Un autre module traite du jeu des arpèges. J'ai préféré partager le jeu des accords en deux modules pour qu'ils ne soient trop volumineux et aussi parce que ce sont deux techniques très différentes.
Bon courage pour votre apprentissage. Pour les barrés, prévoyez un tube de synthol pour les crampes ;-)
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